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Plan de soutien Les apiculteurs se mobilisent jeudi

© C. Fricotté/GFA

Frappés par des « mortalités d’abeilles catastrophiques » depuis la sortie de l’hiver, les apiculteurs se mobiliseront jeudi pour réclamer un plan de soutien exceptionnel et un « environnement viable pour les colonies d’abeilles ».

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Des apiculteurs se réuniront jeudi matin à Paris sur la place des Invalides. D’autres rassemblements auront lieu le même jour à Laon, Strasbourg, La Rochelle, Périgueux, Quimper, Rennes, Tour et Lyon. « Ce même jour, dans d’autres départements comme le Puy-de-Dôme, les Côtes-d’Armor, le Morbihan ou la Loire-Atlantique, les apiculteurs seront reçus en délégation par les préfets », précise un communiqué publié mardi.

« Cette année est vraiment record en termes de mortalité dans notre secteur », a déploré Loïc Leray, apiculteur dans la Loire-Atlantique et vice-président de l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), à l’origine du mouvement avec trois autres organisations apicoles et la Confédération paysanne. La Bretagne par exemple, où 20 000 colonies d’abeilles sont mortes cet hiver, est particulièrement touchée. Mais « c’est quasi général » à travers la France, a assuré Gilles Lanio, président de l’Unaf.

Causes de mortalité multiples

Selon Loïc Leray, avant la mise sur le marché des néonicotinoïdes dans les années 1990, les ruches enregistraient une mortalité à la sortie de l’hiver de l’ordre de 3 à 5 %. Mais cette année les pertes ont pu monter à 60 %, voire 90 % du cheptel dans certains cas, estime-t-il. « C’est un gros choc de voir notre cheptel mort », poursuit l’apiculteur, qui juge que le gouvernement n’a pas réalisé l’ampleur du phénomène. Les causes de mortalité des abeilles sont cependant multiples.

Pour soutenir le secteur, les organisations apicoles s’adressent directement à Emmanuel Macron. Ils lui demandent « de déclencher de toute urgence un plan de soutien exceptionnel aux apiculteurs sinistrés » et de « restaurer un environnement viable pour les colonies d’abeilles et les pollinisateurs », notamment en luttant contre les néonicotinoïdes.

En France, la loi sur la biodiversité de 2016 prévoit l’interdiction des néonicotinoïdes à partir du 1er septembre 2018, avec des dérogations possibles, au cas par cas jusqu’au 1er juillet 2020. Au niveau européen, trois néonicotinoïdes, clothianidine, thiaméthoxame et imidaclopride, seront interdits à compter de décembre dans toutes les cultures en plein champ.

Selon l’Unaf, qui a aussi prévu des journées de sensibilisation du grand public du 14 au 16 juin, la France comptait en 2015 plus de 70 000 apiculteurs, dont une majorité de petits producteurs et entre 1,25 et 1,3 million de ruches.

Avec l’AFP

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